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À l’ombre de la Journée mondiale de lutte contre le sida : Stigmatisation et résilience face au VIH en 2024

Publié le 2 décembre 2024
À l'ombre de la Journée mondiale de lutte contre le sida : Stigmatisation et résilience face au VIH en 2024

Le 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, est l’occasion de porter une attention particulière aux avancées dans la lutte contre le VIH, mais aussi aux défis sociaux et psychologiques persistants que rencontrent les personnes vivant avec ce virus. Si des progrès notables ont été réalisés, notamment grâce aux traitements antirétroviraux, la stigmatisation reste un obstacle majeur. Cet article a pour objectif de réfléchir à la manière dont l’isolement, la discrimination et les pressions psychologiques continuent d’affecter les malades, tout en mettant en lumière les solutions nécessaires pour briser ces barrières. Daidai Rachida, professeure de littérature française, explore ainsi l’importance de l’inclusion sociale, de l'éducation et du soutien psychologique dans ce combat contre le VIH et les stéréotypes associés.

À l’occasion du 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, un regard attentif s’impose sur les défis persistants auxquels les personnes vivant avec le VIH sont confrontées, à la croisée des pressions sociales et psychologiques. En dépit des avancées médicales impressionnantes, comme l’élargissement de l’accès aux traitements antirétroviraux (ARV), la stigmatisation et l’isolement restent des obstacles majeurs à surmonter.

De la transmission à la prévention : une lutte qui passe par l’éducation

Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) se transmet principalement par les fluides corporels, et il est essentiel de comprendre les modes de transmission pour mettre en place des stratégies de prévention efficaces.

En effet, le principal mode de transmission est sexuel, lors de rapports non protégés avec une personne porteuse du virus.

La transmission sanguine est également un mode important, notamment lors de l’utilisation de seringues non stériles, ce qui concerne particulièrement les usagers de drogues injectables.

Le transfert de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement représente un autre mode de transmission.

Toutefois, il est important de souligner que le VIH ne se transmet pas par des contacts quotidiens comme les poignées de main, ni par l’air ou l’eau.

Ainsi, la prévention passe par une éducation continue afin de sensibiliser la population aux risques et de lutter contre la stigmatisation, un facteur majeur qui empêche de nombreuses personnes de se faire dépister ou de suivre un traitement.

Le marteau et l’enclume : pressions sociales et psychologiques

Les personnes vivant avec le VIH sont souvent prises entre le marteau et l’enclume. D’un côté, la pression sociale : les discriminations persistantes dans l’emploi, les relations familiales et sociales, et l’exclusion qui en découle. De l’autre, l’enclume psychologique, où les individus affrontent la honte, la culpabilité et les angoisses liées à la maladie. Le 1er décembre 2024 est un rappel poignant des efforts nécessaires pour briser ce cercle vicieux.

La stigmatisation, souvent nourrie par des idées fausses sur le mode de transmission du VIH, maintient les individus dans une position d’isolement social. Nombreux sont ceux qui, par peur d’être rejetés, cachent leur statut sérologique, amplifiant ainsi leur souffrance psychologique. Cette solitude est d’autant plus lourde que l’angoisse du diagnostic et la peur des conséquences de la maladie – la mort prématurée, la progression du VIH – sont omniprésentes.

Un cercle vicieux : l’isolement social et ses conséquences psychologiques

L’isolement, qu’il soit volontaire ou imposé, nourrit les effets psychologiques dévastateurs du VIH. L’anxiété, la dépression, et le stress sont des compagnons de route quotidiens pour beaucoup de personnes vivant avec le virus. Le combat contre le VIH devient alors double : une lutte contre la maladie physique et contre les stigmates sociaux et psychologiques.

En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, la question se pose : comment briser ce cycle ? Comment donner aux individus les outils nécessaires pour affronter cette double pression sans sombrer dans l’isolement ou la dépression ? La réponse réside dans la mobilisation collective et l’inclusion sociale.

L’espoir d’une société plus inclusive : sensibilisation et soutien psychologique

Il est essentiel que cette journée ne soit pas seulement symbolique mais qu’elle soit aussi un appel à l’action. Les efforts pour réduire la stigmatisation passent par une éducation continue, pour démystifier le VIH et éliminer les idées fausses qui entretiennent la peur et la marginalisation. À cela s’ajoute un soutien psychologique de qualité, afin que les individus puissent se libérer du poids mental de la maladie. L’accompagnement thérapeutique, qu’il soit individuel ou collectif, doit être renforcé pour offrir aux personnes vivant avec le VIH un cadre où elles se sentent soutenues, comprises et non jugées.

Une lumière dans l’ombre : vers une inclusion totale

Le 1er décembre doit être un moment de convergence entre les avancées médicales et la nécessité d’une inclusion plus forte des personnes vivant avec le VIH dans la société. Cela nécessite une solidarité active, une compréhension profonde, et une démarche systématique pour réduire les barrières sociales et psychologiques.

En fin de compte, l’objectif pour 2024 et les années à venir est de libérer les personnes vivant avec le VIH du poids des discriminations et de la souffrance psychologique, et d’être vues pour ce qu’elles sont : des individus dignes, capables de mener une vie épanouie, au-delà de leur statut sérologique.