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La normalisation des produits sans fumée au centre du débat à Casablanca

Publié le 20 octobre 2025

Alors que la cigarette classique continue de faire des millions de victimes chaque année, le Maroc s’interroge sur la meilleure manière d’encadrer l’essor des produits dits « sans fumée » — cigarettes électroniques, tabac chauffé, sachets de nicotine.

Organisée par La Vie Éco et modérée par le journaliste Fehd Iraqi, une conférence-débat a réuni médecins, parlementaires et représentants d’associations autour d’un même constat : la normalisation de ces produits est devenue un enjeu sanitaire, économique et réglementaire majeur.

Des normes à consolider

Pour Ouadi Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur, l’Institut marocain de normalisation (IMANOR) a posé les premières bases avec des standards applicables dès février 2026. Mais il estime que « beaucoup de normes restent volontaires » et que le consommateur manque encore d’informations. « L’étiquetage, c’est le droit de savoir. Et savoir, c’est pouvoir choisir », a-t-il rappelé.

Une législation qui doit suivre les usages

Dr Fatima Gouaïma Mazzi, ancienne parlementaire et spécialiste en santé publique, a souligné que la loi doit évoluer avec les comportements. Elle a appelé à une prévention transversale, impliquant santé, éducation et médias, estimant que « le changement commence dès l’enfance ».

Réduction des risques et régulation scientifique

Pour Pr Yasser Sefiani, professeur de chirurgie vasculaire, la lutte contre le tabac ne peut plus reposer uniquement sur l’interdiction. Il plaide pour une approche de réduction des risques : « Il faut encadrer et évaluer scientifiquement les alternatives plutôt que les diaboliser. » De son côté, Pr Moncef Driss, médecin pharmacotoxicologue et addictologue, a rappelé que « ce n’est pas la nicotine qui tue, c’est la combustion ». Il appelle à des normes évolutives et à la création d’une agence nationale indépendante de santé publique pour garantir une régulation crédible.

Informer pour protéger

Les intervenants s’accordent : la normalisation ne vise ni à promouvoir ni à interdire ces produits, mais à mieux protéger le consommateur. Transparence, responsabilité et sensibilisation sont les maîtres mots. Comme l’a conclu Fehd Iraqi : « Le vrai défi, c’est de trouver l’équilibre entre la liberté du consommateur, la responsabilité des fabricants et la protection de la santé publique. »

Instagram: @lavieeco.maroc