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Savoir reconnaître un persécuteur

Publié le 16 décembre 2019

Nous faisons tous face à l’adversité. Nous avons tous croisé, lors de nos chemins de vie, des gens qui ont tenté d’usurper une partie, voire la totalité de nos droits. Il est pourtant plus que nécessaire et vital de savoir défendre nos droits et de satisfaire nos besoins profonds.

Le scénario

Certaines personnes vont vous demander de satisfaire leurs besoins avant les vôtres. L’accepter – car cela relève de notre choix de l’accepter ou non – n’est pas salutaire pour nous. Cela va avoir pour conséquence un désalignement par rapport à nos valeurs, une grande démotivation et une perte de sens créant beaucoup de frustration, de colère et de réactions souvent inadaptées et donc généralement peu comprises par l’entourage.

Mobiliser notre énergie à défendre nos droits ou à satisfaire nos besoins est donc louable et même essentiel… mais jusqu’à quand ?

À quoi ressemble un persécuteur ?

Un persécuteur va souvent avoir un visage fermé, dur. Le sourcil levé et le doigt accusateur. Le son de la voix est haut et le timbre cassant. Le regard dédaigneux, le corps droit et rigide. Il va asséner des « vérités » car il est évident qu’il a toujours « raison ».

Il va utiliser beaucoup de généralisations comme « c’est normal », « c’est logique », « tout le monde » … Il considère avoir la toute-puissance en somme ! Sa confusion vient du fait qu’il est persuadé que ce qu’il trouve « normal », « tout le monde » le trouve normal et cela devient donc LA norme et non plus SA norme.

Comment se transforme-t-on en persécuteur ?

En revanche, satisfaire nos besoins en méconnaissant l’autre (je vais prendre ce dont j’ai besoin sans chercher à savoir si quelqu’un d’autre en a besoin aussi) va nous transformer en PERSÉCUTEURS. Ou encore, défendre nos droits avec l’intention de punir nous fait devenir bourreaux. • Un persécuteur va être dans l’impression subjective de n’agir qu’en fonction de son droit alors qu’il cherche à ressentir du triomphe en punissant.

Il va, par exemple, appeler directement la police si les voisins font du bruit sans les avertir préalablement. Sa croyance limitante est qu’il ne peut être bien que s’il se venge : « s’ils s’imaginent que je vais laisser passer ça ! » Et cette manière d’agir n’est jamais efficace car il va se faire, à un moment ou à un autre, persécuter à son tour. Certaines personnes vont même persécuter par omission, ils ne cherchent pas forcément à punir mais ils méconnaissent tellement l’autre qu’ils le font souffrir. Méconnaître quelqu’un, c’est faire des choix en ne prenant pas en considération les conséquences qu’ils peuvent avoir sur l’autre. Exemple : mettre en place des règles irréalistes pour l’autre et les mettre en pratique avec dureté. Ce profil s’en prend généralement à plus faible que lui : des victimes !

Comment arrêter de jouer au persécuteur ?

La colère est un excellent indicateur. Pour nous permettre de distinguer entre la colère saine et la persécution, posons-nous les questions suivantes :

  1. Ai-je autorité pour intervenir ? (Le persécuteur intervient même sans demande)
  2. Mon intervention sera-t-elle bien interprétée ? (Suis-je en intention de punir ?)
  3. Aurai-je une reconnaissance pour mon intervention ?

Ainsi, un persécuteur est animé par une colère NON EXPRIMÉE et INCONSCIENTE. La lui faire dire et identifier l’offense qu’il pense avoir subi lui permettra de décider de ce qu’il va en faire.