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Gluten dis-moi qui tu es !

Publié le 8 novembre 2019

C’est un peu la star, ou plutôt l’ennemi nutritionnel du moment. Mais pourquoi au juste ? On teste nos connaissances avec un vrai-faux, histoire d’être Incollable sur le sujet !

IL Y A DU GLUTEN PARTOUT !

VRAI

On trouve le gluten dans tous les aliments à base de farine de blé : pain, pâtes, biscuits, quiche, pizza, etc. Mais pas seulement ! Soupes en brique, sauces,charcuterie industrielle, bonbons, desserts lactés,viandes et poissons en conserve, produits à tartiner, poissons panés, certaines bières…

Le gluten se cache aussi dans de nombreux produits industriels où il est utilisé pour ses propriétés liantes et

épaississantes.

LE PROBLÈME, C’EST LE BLÉ MODERNE : 

Sûrement VRAI

C’est en effet l’hypothèse de nombreux scientifiques, le Pr Jean Seignalet (l’auteur du régime hypotoxique) étant

l’un des premiers à avoir soulevé le problème. Pour avoir un rendement plus important, être plus résistant, donner

des pains plus gonflés, le blé actuel a fait l’objet de multiples manipulations génétiques.

Résultat : nous n’aurions peut-être pas tous les enzymes digestifs nécessaires à la bonne digestion de ce blé muté. Avec, selon les individus, des effets plus ou moins délétères sur la santé.

INTOLÉRANT ET ALLERGIQUE, C’EST LA MÊME CHOSE :

FAUX 

Les mécanismes immunitaires sont différents. En cas d’allergie, le système immunitaire produit des anticorps spécifiques en présence de l’allergène, en l’occurrence le blé. En découle une réaction immédiate: urticaire, asthme, oedème de Quick, voire choc anaphylactique. L’intolérance au gluten ou maladie coeliaque évolue, quant à elle, plus discrètement. Chez les personnes génétiquement prédisposées, le gluten provoque une réaction inflammatoire au niveau de l’intestin grêle, dont la paroi est petit à petit grignotée.

Conséquence : les nutriments ne sont plus correctement assimilés, ce qui peut entrainer des symptômes aussi

divers que des douleurs abdominales, diarrhées, constipation, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires,

fatigue chronique, trouble ORL, et à terme, des maladies plus graves. La maladie coeliaque concerne 1 personne

sur 100 dans notre pays, mais seulement 10 à 20 % seraient diagnostiqués. Pour ces patients, le régime sans gluten, strict et à vie, est l’unique traitement possible.

SENSIBLE AU GLUTEN, ÇA EXISTE:

Un 3ème trouble lié au gluten est reconnu depuis peu : la sensibilité au gluten non-coeliaque (SGNC), qui toucherait 6% de la population selon une étude de la Maryland Clinic. La personne présente les symptômes semblables à ceux de la maladie coeliaque mais les tests sont négatifs, sans altération de la membrane intestinale. « Aujourd’hui, la sensibilité au gluten repose sur un diagnostic d’exclusion :

la personne n’a pas la maladie coeliaque, mais réagit positivement au régime sans gluten » explique Barbara Konitzer. Autant d’inconnues autour de cette sensibilité au gluten. Le conseil de la spécialiste »: «éviter l’auto diagnostic. Il est important de faire différents examens pour écarter la maladie coeliaque ». En fonction des résultats, le médecin pourra orienter vers une éviction totale du gluten ou simplement sa limitation.

LE SANS GLUTEN, UN EFFET DE MODE DE PLUS :

VRAI ET FAUX 

« Il y a des personnes qui en souffrent et pour elles, les produits sans gluten sont vitaux », rappelle la nutritionniste. Mais pour tous les autres ? « Le sans gluten représente un énorme marché et il exsite un amalgame entre alimentation sans gluten et alimentation saine » déplore l’experte. Les industriels se sont emparés de la tendance, avec succès : entre 2009 et 2013, le chiffre d’affaires global du sans gluten a été multiplié par 3. Cette tendance a cependant ceci de positif: nous faire prendre conscience des travers de notre alimentation actuelle, à commencer par « l’agriculture intensive, la transformation des aliments, les additifs » estime-t-elle. Ajoutant « et l’omniprésence de la farine blanche qui fait grimper notre consommation quotidienne de gluten ».