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Rencontre avec la sophrologue Nawal Benyahya

Publié le 1 janvier 2020

Avec un parcours atypique, Nawal Benyahya a débuté sa carrière en tant que directrice commerciale avant d’embrasser l’univers de la couture. C’est grâce à sa rencontre avec un sophrologue et à son intérêt pour les travaux d’Alfonso Caycedo, fondateur de cette discipline, que la praticienne a été portée par l’art de se guérir autrement. Elle se découvre alors une vocation pour ce métier qui promeut l’équilibre entre le corps et l’esprit. Rencontre.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Après mon baccalauréat au Lycée Lyautey, un BTS action commerciale et un Bachelor dans une école de commerce à Paris, j’ai travaillé en qualité de directrice commerciale dans l’entreprise familiale pendant 7 ans avant d’intégrer Zines Couture, la maison de couture créée par ma sœur pour m’occuper du volet commercial et communication. J’ai alors entrepris une formation en parallèle pour devenir sophrologue à l’Institut de formation à la Sophrologie à Paris. Maman de 4 enfants de 3 à 10 ans, j’allie avec bienveillance mon rôle de mère et de thérapeute.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la sophrologie ?

Après avoir rencontré une sophrologue en participant à des séances individuelles, j’ai voulu exercer ce métier tourné vers l’humain et porté par l’envie d’aider et d’accompagner les autres. En aidant autrui, on se sent utile et on a l’impression d’apporter quelque chose de positif.

Les qualités d’écoute et de bienveillance sont aussi essentielles pour réaliser un parcours d’accompagnement dans un cadre de confiance et de confidentialité. Le métier de sophrologue nécessite également d’être respectueux et tolérant vis-à-vis d’autrui afin de ne pas laisser son point de vue interférer dans le suivi. Exigence, déontologie, curiosité, empathie, autant de qualités et d’aptitudes qui ont nourri mon intérêt pour ce métier.

D’où vient la sophrologie ?

La sophrologie est une science, une méthode psychocorporelle utilisée comme technique thérapeutique ou vécue comme une philosophie de vie. Mise au point par le neuropsychiatre colombien Alfonso Caycedo dans les années 60, cette discipline est inspirée de techniques occidentales et orientales. Le fondateur de cette discipline a souhaité développer de nouvelles méthodes de soin visant à étudier « les modifications de la conscience humaine produites par différents procédés pour son emploi en clinique et en investigation ».

Il s’est également enrichi lors de ses voyages en Orient de méthodes orientales comme la méditation, le yoga et le zen. Il a fait de cette technique un véritable carrefour entre l’Orient et l’Occident. Du côté des techniques occidentales qui ont inspiré la sophrologie, on retrouve l’hypnose ainsi que les techniques de relaxation et de suggestion positive, comme la méthode Coué.

Quelles sont les indications pour recourir à la sophrologie ?

Les bénéfices d’un accompagnement sophrologiques sont vastes : acouphènes, troubles du sommeil, addictions, obésité, fibromyalgie, préparation à l’accouchement. On distingue également quatre grands domaines d’intervention : amélioration du quotidien, préparation mentale face aux moments importants de la vie, l’accompagnement d’un comportement pathologique ou encore lors d’un traitement médical.

En recourant à la sophrologie, c’est une vie plus harmonieuse qui s’installe en rendant la personne plus sereine face aux aléas de la vie. C’est une méthode qui permet d’être plus serein face à ces dernières, de prendre le recul nécessaire, de renouer avec une vision positive des événements et d’avoir la capacité d’y faire face.

Comment se déroule une séance de sophrologie ?

Une séance de sophrologie peut se dérouler dans le cadre de cours collectifs ou d’un suivi individuel. Il est possible de pratiquer la sophrologie au sein du cabinet mais aussi dans différentes structures comme les établissements scolaires, les entreprises, les hôpitaux ou les associations. Dans les deux cas, la séance se déroule de la même façon. Elle est constituée en trois temps et débute toujours par un temps d’accueil et d’échange avec le sophrologue où le patient exprime ses besoins et ses envies. C’est à ce moment-là que ce praticien prend connaissance de son état général physique et émotionnel. S’en suit un enchaînement d’exercices : relaxation dynamique (stimulation corporelles associées à la respiration) mais également les sophronisations qui impliquent la visualisation d’images positives guidées par la voix. La séance se conclut sur un nouvel échange qui permet au patient d’exprimer ses ressentis.

Comment cette discipline permet d’harmoniser le corps et l’esprit ?

Harmoniser sa conscience, c’est équilibre les interactions entre son corps et son esprit. Si Juvénal parlait « d’un esprit sain dans un corps sain», la sophrologie prônerait plutôt « un esprit calme dans un corps détendu ».

Le fondement du travail sophrologique vise à découvrir son corps et intégrer progressivement son schéma corporel. Le but est d’amener à l’épanouissement grâce à vos propres ressources en sachant maîtriser le corps et l’esprit. Cependant, pour ce faire, il faut apprendre à ressentir nos tensions, nos contractions, le stress ou nos émotions mais aussi se rendre compte de notre agitation mentale, nos ruminations ou nos anticipations.

Comment expliquez-vous la hausse du surmenage ?

Nous parlons de surmenage depuis les années 70 environ, lorsque la mutation du monde du travail a commencé avec un phénomène de hausse du chômage, de ralentissement économique et de déshumanisation du management où il y’avait de moins en moins de place pour l’humain.

Le travail généralisé des femmes a également également amplifié ce phénomène car ces dernières doivent aussi assurer leur quotidien familial. Le début des années 2000 a connu un autre tournant avec l’arrivée d’internet dans les entreprises. On demande aux salariés de faire plus de choses dans un laps de temps plus court. La boucle est bouclée quand tout cela se conjugue avec l’éclatement du modèle familial, du chômage de masse et de la pression sur la performance.

Comment notre corps traduit-il notre stress ?

L’organisme réagit différemment selon les personnes mais il se traduit par des symptômes qui reviennent assez fréquemment. Il peut s’agir de signes physiques tels que des maux de tête, des douleurs musculaires, une transpiration excessive, une sensation d’oppression, un essoufflement, des troubles du sommeil ou encore une altération de l’appétit.

Le stress peut également se traduire par des manifestations émotionnelles et comportementales telles que l’angoisse, l’hyperexcitation, les crises de larmes inexpliquées, la nervosité ou encore l’isolement, l’agressivité, la consommation de drogues et d’alcool et les conflits relationnels.

Ce stress peut également impliquer des symptômes intellectuels comme un manque de concentration, une attention perturbée et des oublis fréquents.

Pouvez-vous nous expliquer le concept d’adaptabilité ?

Le concept d’adaptabilité se définit par la capacité un point de vue positif, à gérer le stress et à réagir avec créativité aux changements ou aux nouvelles situations. Il s’agit de la facilitation du processus de changement quant aux difficultés communément rencontrées.

« Toutes les techniques et théories qui composent la méthode doivent s’adapter à la réalité des patients qui la pratiquent et non l’inverse » C’est dans ce sens que le sophrologue adapte sa méthode d’accompagnement aux aptitudes, aux besoins et à l’environnement du patient en concevant un protocole d’accompagnement unique et spécifique pour chaque personne.

Quels conseils pouvez-vous donner pour donner pour lâcher prise ?

Le lâcher-prise est l’opposé du contrôle que nous aimons exercer sur notre vie, sur nos émotions, et peut-être parfois sur les autres. En pratiquant le lâcher-prise, nous apprenons à gérer plus facilement nos émotions, à vivre l’instant présent, et ce en choisissant de ne plus tout contrôler.

Il nous faut accepter de laisser faire ce sur quoi nous n’avons aucun contrôle. Pour cet état d’être, il faut prendre conscience de son corps, bien respirer pour apaiser les pensées mais également évacuer les tensions du corps grâce à des exercices de relaxation dynamique.

Comment la visualisation nous aide-t-elle à venir à bout du stress ?

Cette technique constitue un énorme avantage dans la lutte contre le stress en ne nécessitant aucun mouvement et aucun bruit.

Il suffit de fermer les yeux en se construisant une image positive de ce qui va se passer. La visualisation permet de remplacer les images génératrices de stress et même celles qui sont issues de notre inconscient. Cette pratique permet de faire le vide mental, aide à évacuer les tensions physiques et à relâcher les muscles tendus. Les techniques de visualisation ont un avantage énorme dans la lutte contre le stress.

Comment lutter contre les ruminations de l’esprit ?

Il n’y a pas de recette magique pour sortir de la rumination. Dans le cas où elle découle de troubles profonds, il vaudra mieux consulter un psychiatre qui prescrira un traitement médicamenteux.

Lorsque le sophrologue peut identifier des mécanismes répétitifs, le praticien peut accompagner le patient grâce à des outils pour modifier son comportement en apprenant à gérer les émotions, calmer l’esprit, favoriser le sommeil, apprendre le lâcher prise, accroitre la confiance en soi et retrouver ses capacités mentales/émotionnelles.

La sophrologie repose sur de la discipline et de la pratique. Combien faut-il de séances pour ressentir les bienfaits de ces exercices ?

Il faut compter 8 à 12 séances pour un protocole d’accompagnement complet afin d’atteindre son objectif et d’acquérir une certaine autonomie. Le résultat dépend de l’assiduité du patient mais également de son entraînement personnel à la maison.

Avez-vous une approche personnalisée de la sophrologie ?

Mon approche se veut humaine et ma force est de permettre à l’individu de trouver en lui les ressources nécessaires à la réalisation de ses objectifs et à ses besoins, l’aider à changer le regard qu’il porte sur lui, sur les autres et sur le monde pour aborder les situations auxquelles il est confronté plus sereinement.

Je conçois des protocoles adaptés aux besoins de chaque personne avec empathie et respect avec une pédagogie basée sur l’écoute et la bienveillance. Chaque protocole construit propose un enchaînement logique et progressif de séances personnalisées qui permettent au patient de progresser vers l’objectif qu’il s’est fixé.

Pouvez-vous nous conseiller un exercice à faire chez soi ?

Cette respiration abdominale fait appel à un mouvement du diaphragme qui permet une utilisation maximum de la capacité pulmonaire. L’air inspiré accède jusqu’au fond des poumons et ceux-ci peuvent enfin se déployer complètement pour effectuer leur travail.

L’exercice de respiration abdominale anti-stress sollicite le diaphragme qui permet une utilisation optimale de sa capacité pulmonaire. Quand le corps est bien oxygéné, il fait taire le système sympathique pour laisser s’exprimer le parasympathique : le rythme cardiaque s’apaise, la tension retombe et le stress avec elle.

Pour commencer, tenez-vous debout, les pieds légèrement écartés à la largeur de votre bassin. Posez une main, à plat, juste au-dessus de votre nombril. Placez l’autre main derrière votre dos au niveau de vos lombaires. Inspirez doucement et profondément par le nez en gonflant la partie abdominale située sous votre main.

Imaginez que votre ventre se transforme en soufflet et que votre main ouvre ce soufflet pour le remplir d’air.

Une fois cette inspiration profonde et lente terminée, videz vos poumons en soufflant par la bouche, doucement et régulièrement.

Votre main redescend, le soufflet expulse l’air. Répétez cette respiration plusieurs fois. Au bout de quelques cycles, vous devriez déjà vous sentir plus calme et moins oppressé.

 

Retrouvez toute l’actualité du Dr Nawal Benyahya sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/Nawal-Benyahya-Sophrologue-1314843018670058/