Page 82 - Santé+ Maroc n° 106
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EN BONNE SANTÉ // Zoom sur...








          de Qi gong tout simples en respirant
          en cohérence cardiaque pendant
          un temps infini - une demi-heure,
          une heure, peut-être plus - sans la
          moindre lassitude. C’est si bon de
          sentir le corps en mouvement ! Rien
          ne manque. Puis j’ai pratiqué des
          postures de yoga dynamiques avec
          un niveau de concentration inédit.
          La douche froide dans le noir qui a
          suivi m’a procuré une joie intense.
          C’est un plaisir ineffable que de
          sentir simplement son corps. Hy-
          per-sollicité par mes sens externes,
          je ne savais pas à quel point il est bon
          d’être en vie. 

          Le noir semble plein
          de lumières
          Mes yeux cherchent à regarder.
          Quand je les ouvre, j’ai l’impression
          de voir. Le noir semble plein de
          lumières. Mais que-vois-je ? 
          La petite trappe s’est ouverte.
          Mon premier repas est servi. Je
          mâche lentement, religieusement
          comme jamais je ne le fais de jour.   regarde d’une certaine façon l’obs-  l’obscurité, ma connexion intérieure
          L’après-midi, mon état intérieur   curité, je vois comme des particules   est totale, inconditionnelle. Rien ne
          change et j’éprouve quelques mo-  de lumière qui bougent dans tous   me distrait de mes sensations.
          ments d’ennui. Puis la colère revient.   les sens. Je suis au milieu d’une nuit
          Toujours la même scène. Cette fois,   d’étoiles filantes ! Ce spectacle me   Alors ce corps dit tout ce qu’il a à dire
          je ne laisse pas l’émotion me diriger.   ravit. Je le contemple longuement.1   sous forme de tensions : ses peurs,
          Comme le proposent plusieurs mé-                                  son ennui, sa révolte. C’est désa-
          thodes de régulation émotionnelle, je   Un étonnant silence       gréable, certes, mais rien en moi ne
          me connecte aux sensations de mon   mental                        cherche à contrarier ces manifesta-
          corps. Je le laisse prendre la main.   Deuxième jour : réveil morose dans   tions inconfortables. Une première
          Des tensions montent, se déploient   un corps douloureux. Première pen-  série de tensions se déploient, s’am-
          puis s’apaisent subitement… La co-  sée : encore deux jours ! Mon mental   plifient puis s’apaisent, suivie d’une
          lère fait place à la tristesse. Nouvelles   tricote, trouve une explication : le   autre puis encore d’une autre. Et
          sensations désagréables que je laisse   repas d’hier ! Trop de ceci, pas assez   puis soudain, tout se détend. Je suis
          se déployer. Puis c’est le tour de la   de cela. Sauf qu’accuser les circons-  dans un corps heureux, apaisé, toute
          pitié, pas franchement heureuse…   tances ne règle pas mon problème.   douleur disparue. Le reste de la jour-
          Jusqu’à l’apaisement total dans un   Au bout d’un moment, comme je suis   née se déroulera dans une joie sans
          sentiment de tendre bienveillance.   plus conscient de mes propres pen-  mélange, une jouissance du simple
          L’amour quoi ! Le reste de la journée   sées que d’ordinaire, je réalise que   fait d’être en vie. J’ai laissé faire mon
          - ou de la nuitée - se passe dans la fer-  j’entretiens mon malaise au lieu de   corps, il a réglé le problème. C’est
          veur. Par moment, j’ai des sensations   l’apaiser. Alors de nouveau, je décide   décidé. Désormais, je vais lui laisser
          d’énergie, dans la gorge, au sommet   de simplement laisser s’exprimer   mener la danse. J’arrête de penser à
          du crâne ou ailleurs. Et puis quand je   mon corps, d’être avec lui. Grâce à   tout va. 



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