*

Faut-il se méfier du curcuma ?

Publié le 10 novembre 2019

Le curcuma fait beaucoup parler de lui… dans le bon et le mauvais sens. Pour le consommateur, pas facile de s’y retrouver. Au cabinet, mes clients remettent de plus en plus en cause cette « golden spice » (épice d’or). Faut-il vraiment se méfier du curcuma ?

LA PIPÉRINE, UNE FAUSSE BONNE IDÉE

Pour augmenter la biodisponibilité de la curcumine (proportion effectivement assimilée par l’organisme), les fabricants multiplient les recettes avec huiles essentielles, fibres de fenugrec, lécithine de soja, nanoparticules…

La liste est longue.

Une des méthodes les plus connues est de l’associer à la pipérine, le principal composant actif du poivre. Il permettrait d’augmenter de

2 000 % la biodisponibilité de la curcumine ! Magique ? Oui mais… La pipérine pourrait favoriser une perméabilité intestinale, mère de nombreuses maladies inflammatoires périphériques. Cette fonction biologique de la pipérine peut aussi interférer avec la métabolisation de certains médicaments.

DOIT-ON VRAIMENT SÉPARER LA CURCUMINE DU CURCUMA ?

En 2017, des scientifiques ont pris le contrepied des centaines de travaux sur la curcumine. Selon eux, la recherche devrait plutôt s’orienter vers l’étude du curcuma comme plante entière, remettant en cause l’efficacité de la curcumine comme constituant isolé et ses différents mécanismes d’administration. Pas étonnant alors que le consommateur se retrouve désarmé face à toutes ces allégations des laboratoires et joutes contradictoires des experts.

ET POURTANT…

En tant que professionnel, je maintiens que le curcuma et sa curcumine sont de puissants alliés de la santé. Une dernière étude de 2016 déclare d’ailleurs que « plus de 100 essais cliniques différents ont été réalisés avec la curcumine, qui démontrent clairement son innocuité, sa tolérabilité et son efficacité contre diverses maladies chroniques chez les humains ».

De nombreuses études scientifiques confirment aussi l’intérêt thérapeutique des polyphénols du curcuma et de sa fameuse curcumine.

C’EST UNE BOMBE ANTIOXYDANTE

Il a été démontré que la curcumine améliore les marqueurs systémiques du stress oxydatif. Une revue systématique récente et une méta-analyse de données portant sur l’efficacité d’une supplémentation en curcuminoïdes ont révélé un effet significatif sur tous les paramètres étudiés du stress oxydatif.

C’EST UN ANTI-INFLAMMATOIRE À LARGE SPECTRE

Le stress oxydatif a été impliqué dans de nombreuses maladies chroniques (maladie d’Alzheimer, de Parkinson, sclérose en plaques, épilepsie, maladies cardiovasculaires…), et ses processus pathologiques sont étroitement liés à ceux de l’inflammation.

Les polyphénols du curcuma offrent une alternative aux anti-inflammatoires non stéroïdiens en cas d’arthrose, améliorent la sensibilité à l’insuline, suppriment l’adipogenèse et réduisent l’hypertension artérielle. Ils sont une arme majeure contre le ravage du syndrome métabolique (anomalie de métabolisme comme le diabète, l’obésité ou l’hypertension).

IL STIMULE VOTRE MÉMOIRE (MÊME APRÈS 60 ANS)

Une étude clinique de 2015 a aussi démontré que 80 mg de curcumine amélioraient les fonctions cognitives des sujets sains âgés de 60 à 85 ans. Une heure après l’administration, la performance dans les tâches d’attention soutenue et de mémoire de travail, s’est nettement améliorée comparativement au placebo. La curcumine a également eu un effet positif sur l’humeur et la fatigue générale causées par le stress, sur la vivacité d’esprit et le sentiment de satisfaction.