*

La santé mentale des femmes et des seniors

Publié le 9 février 2021

Cette rencontre à distance s’est intéressée à l’impact négatif de la pandémie du coronavirus sur la santé mentale des personnes âgées et des femmes.

Fatima Boutbibe, docteur en neuropsychologie de l’Université Paris 5, secrétaire générale de la société marocaine de neuropsychologie et fondatrice du centre d’exploration et rééducation cognitive et fonctionnelle (CERCF) a cité les différents cas de figure dans lesquels se sont retrouvées les personnes âgées au Maroc au cours des phases du confinement et les conséquences sur leur bien-être au quotidien.

Elle a souligné que les seniors ont été directement touchées par les tensions du confinement qui ont aggravé leur état psychologique et/ou leurs antécédents médicaux : Dépression, amaigrissement, troubles du comportement ou encore déclenchement de comorbidités. Elle précise que « Parmi les troubles aggravés chez les personnes âgées, on retrouve les troubles cognitifs. »

Le docteur Boutbibe a également souligné que les cellules psychologiques avaient pratiquement cessé leurs activités au cours du confinement. « Lors des consultations, les patients viennent pour des problèmes de mémoire, et nous avons remarqué que depuis le déconfinement la situation a changé. », indique-t-elle précisant que les bilans d’explorations qui se faisaient en une séance d’environ une heure et demie ou deux heures avant la crise prennent deux fois plus de temps avec le déconfinement parce qu’il y a beaucoup plus de troubles chez ces personnes âgées.

La nécessité de réconforter ces patients s’impose pour faire les bilans nécessaires. Au niveau du CERCF l’experte a aussi fait remarquer qu’en se basant sur le nombre de patients et le type de diagnostic durant six mois (depuis le mois de juin) par rapport à la même période en 2019, le nombre de personnes atteintes d’Alzheimer s’est multiplié par deux (20% sur ladite période en 2019 contre 42% actuellement) et deux fois plus de profils qui ont des troubles cognitifs, c’est-à-dire les personnes qui ne vont pas tarder à montrer des signes d’Alzheimer par la suite (70% contre 32% à la même période de l’année dernière).

Khouloud Wattar Kassem, fondatrice et présidente de l’organisation non gouvernementale libanaise « Women for Decision » et représentante du Forum des femmes parlementaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a déclaré : « Nous sommes dans une période charnière, c’est pour cela que nous devons investir dans la richesse mentale des femmes ».

Source : https://aujourdhui.ma/economie/apres-le-deconfinement-sante-mentale-nos-aines-en-danger